"Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui" Martin Luther King

Les suspects


Il existe de nombreuses théories sur l’identité de Jack l’Éventreur.

D’après les dires enquêteurs et des divers témoins, mais aussi d’après les techniques de profiling modernes, on peut dire que l’Éventreur était un homme blanc, de taille moyenne, sans doute brun, qui avait entre 25 et 35 ans en 1888, qui pouvait être un ouvrier (mais qui s’habillait bien lorsqu’il voulait tuer), qui vivait à Whitechapel (quartier qu’il connaissait très bien), qui avait sûrement un emploi régulier (les meurtres n’ont eu lieu que les week-ends) et qui était sûrement célibataire (il sortait tard la nuit). Il se peut qu’il ait été solitaire, discret et peu intégré à la société.

A l’époque, Whitechapel baignait dans l’antisémitisme et l’on accusait souvent un "étranger" (donc un Juif) d’être le tueur. D’autres ont pensé qu’un "gentleman britannique" ne serait jamais capable de telles horreurs et que l’Éventreur devait être Américain. Les auteurs et les rumeurs ont également pointé du doit des Russes, des communistes, des Français, des asiatiques, des marins, des médecins, des militaires, etc, selon les haines et les convictions du moment.

Depuis un siècle, de nombreux livres ont été écrits, qui assurent avoir découvert la véritable identité de l’Éventreur. Souvent, leurs auteurs présentent des preuves qui s’ajustent à leur théorie, tout en dénigrant ou ignorant les faits qui ne corroborent par cette théorie.

Le nombre de suspects est élevé, il n’en existe aucun qui soit totalement convaincant et il y a peu de chance que l’on connaisse jamais la véritable identité de l’assassin.

Certains suspects ont attiré l’attention plus que d’autres, souvent à cause de leur célébrité.

De nombreux autres suspects sont venus se greffer sur la liste des possibles tueurs de Whitechapel. Tous les noms qui vont suivre sont issus de des recherches de "ripperologues", écrivains, policiers et autres chercheurs ou fanatiques de cette affaire.



Il existe trois catégories de suspects :

1. Les suspects des enquêteurs londoniens contemporains de l'affaire :

Francis J. Tumblety, charlatan américain, arrêté à Londres en novembre 1888, puis libéré sous caution, enfui en France dès janvier 1889, puis aux États-Unis où Scotland Yard le fait surveiller par la police new-yorkaise.

Dans une lettre écrite en 1913 et découverte en 1993, J.G Littlechild, inspecteur en chef de la police secrète de Londres en 1888, fit mention d'un certain Francis J. Tumblety. Ses soupçons sont fondés sur le passé de charlatan de ce médecin aux États-Unis et sur des témoignages de ses proches affirmant qu'il vouait une haine démesurée aux femmes, qu'il qualifiait de bétail. Ce suspect fut arrêté le 19 novembre 1888, la police le soupçonnant d'être lié aux meurtres, puis il fut relâché sous caution. Il s'enfuit finalement aux États-Unis ; plusieurs enquêteurs furent lancés à ses trousses, mais Tumblety parvint à disparaître mystérieusement en janvier 1889. Par la suite, on rapporta des assassinats étrangement semblables à ceux de l'Éventreur dans l'Ouest américain, ainsi que six horribles meurtres à Managua. Tumblety mourut à Saint Louis, le 28 mai 1903.

Tumblety qui se prétendait docteur en médecine, possédait une collection d'organes humains et notamment une douzaine de matrices de femmes. Tumblety s'était marié très jeune et a rompu très vite lorsqu'il découvrit que sa jeune femme qu'il aimait éperdument était en fait… une prostituée. Il fut condamné à plusieurs reprises, notamment pour pratiques homosexuelles (réprimées à l'époque victorienne). Il fut également soupçonné d'avoir participé à l'assassinat du président Abraham Lincoln en 1865. Tumblety quitta précipitamment l'Angleterre le 5 décembre 1888 pour la France, puis les États-Unis. Après sa fuite, les meurtres s'arrêtèrent.Scotland Yard demanda alors à la police de New York de surveiller Tumblety (fait qui prouve que Tumblety était considéré comme un suspect de premier ordre). Alors âgé (55 ans) aux moments des faits, les profilers de notre époque pensent que Jack l'Éventreur était beaucoup plus jeune, il reste tout de même un suspect crédible.

Certaines sources mentionnent cependant que Tumblety était en prison du 7 au 16 novembre 1888 pour une infraction relative à l'homosexualité. Quelques théoriciens ont spéculé qu'il aurait pu être remis en liberté avant et que ce ne fut pas consigné dans le registre de la prison avant le 16 novembre.



George Chapman, barbier polonais exerçant à Whitechapel, pendu en 1903 pour avoir empoisonné trois femmes, suspect favori de l'inspecteur Abberline.

George Chapman, de son vrai nom Seweryn Antoniowicz KÅ‚osowski, était un tueur en série né en Pologne en 1865 mais ayant émigré en Grande-Bretagne entre 1887 et 1888, peu avant le premier assassinat. Il exerçait le métier de barbier à Whitechapel pendant la période des crimes. Il fut pendu en 1903 pour le meurtre par empoisonnement de trois de ses femmes.

L'inspecteur Frederick Abberline, qui avait mené les enquêtes de 1888, en fait son suspect privilégié à partir de son emprisonnement. Selon lui, le caractère de Chapman, son physique et son emploi du temps, révélés lors de son procès pour empoisonnement, correspondent à Jack l'Éventreur. Toutefois, ses antécédents d'empoisonneur supposeraient un changement majeur de modus operandi, phénomène rare chez les tueurs en série.



George Hutchinson, proche de la dernière victime, Mary Jane Kelly, arrêté puis relâché pour absence de preuves.

Aaron Kosminski, barbier polonais exerçant à Whitechapel, interné pour démence peu après les crimes, suspecté semble-t-il par Robert Anderson, dans son ouvrage publié en 1910, où il évoque un Juif polonais. Cette théorie ne vaut que si l'on s'en tient aux annotations manuscrites à la marge retrouvées en 1988 sur l'exemplaire de l'inspecteur Swanson, qui désignent un certain Kosminski.

Aron Mordke Kozminski est né en 1865 à Kłodawa Pologne, qui était alors province de Russie. C'était un barbier juif-polonais qui exerçait son métier dans Whitechapel au moment des crimes de l'Éventreur. Un témoin juif le confronta à Seaside en 1890 à la demande de la police, prétendant l'avoir clairement vu. Mais le témoin se rétracta et refusa de témoigner contre lui. Le fait est que dans les mémoires de la police concernant cette affaire, il est dit que le suspect numéro un, un juif polonais fut interné peu après le meurtre du 9 novembre et décéda en 1889, c'est-à-dire l'année suivante. Évidemment, si le suspect fut cet Aaron Kosminski, alors pourquoi les dossiers policiers furent-ils à ce point inexact ? Tous les éléments qui concernent Aaron Kosminski tendent à penser qu'il a été accusé à tort. Si le suspect numéro un, était mort en 1889, comment ce fait-il qu'il y eu confrontation à Seaside l'année après la mort supposée du suspect numéro un ? De plus, le comportement et les traits psychologiques de Aaron Kosminski ne correspondaient pas à celui, ni d'un tueur en série, ni d'un meurtrier, ni même d'un homme violent. En fait, Aaron Kosminski était un schizophrène, qui a sûrement été victime du fait qu'on s'acharnait à trouver un coupable avec des troubles mentaux, considérant dans ce temps, qu'aucune personne saine d'esprit n'aurait pu commettre ces crimes.

Le 14 juillet 2006, le Times annonçait comme officielle l'identification de Jack l'éventreur au Juif polonais Aaron Kosminski. Robert Anderson, qui avait enquêté sur Jack l'éventreur en tant que « Assistant Commissioner of the Metropolitan Police Criminal Investigation Department », avait déjà écrit dans son livre de souvenirs The Lighter Side of My Official Life que Jack l'éventreur était un Juif polonais et avait été reconnu sans hésitation par un témoin qui avait toutefois refusé de témoigner contre lui. Selon des notes écrites à la main dans un exemplaire de ce livre par le « Chief Inspector » Donald Swanson, qui avait été le subordonné de Robert Anderson dans l'enquête de la police, ce Juif polonais s'appelait Aaron Kosminski et si le témoin qui l'avait reconnu refusait de l'accuser, c'est parce que ce témoin, lui-même Juif, ne voulait pas faire condamner un autre Juif à mort. Les notes manuscrites de Swanson furent remises au « Black Museum » de Scotland Yard le 13 juillet 2006.

Aaron Kosminski fut un suspect crédible pour son temps. Aujourd'hui à cause du profilage psychologique moderne, de nombreux éventrologues s'entendent pour rejeter la candidature d'Aaron Kosminski du rôle de Jack l'éventreur.

le «Daily Mail» affirme que l'identité de Jack l'Eventreur est désormais connue Il s'appuie sur la découverte d'un homme d'affaires britannique de 48 ans, Russell Edwards, rendue possible grâce à une analyse de deux ADN retrouvés sur le châle de l'une des cinq victimes avérées de Jack l'Eventreur. Pour parvenir à ses fins, l'enquêteur amateur s'est adjoint les services d'un expert en analyse génétique, Jari Louhelainen, qui collabore avec Interpol.

Russell Edwards raconte qu'il a vu la première fois le châle maculé de sang en mars 2007, lors d'une vente aux enchères. L'objet était réputé avoir été trouvé à côté de l'une des victimes de Jack l'Eventreur, Catherine Eddowes, mais Edwards a voulu en avoir la confirmation. Il a donc pris contact avec le propriétaire du châle, qui lui a assuré être un descendant de l'un des officiers de police présents sur la scène du crime.

A l'époque, le sergent Amos Simpson s'était emparé de la pièce de tissus brune et bleue pour la donner à sa couturière de femme. Le châle a ensuite été transmis de génération en génération sans jamais être lavé.

Alors que dans les années 2000 la plupart des spécialistes de l'affaire doutent de la provenance du châle, Russell Edwards est intrigué par un motif récurrent imprimé sur l'objet : les marguerites de la fête de Saint-Michel. Après des recherches, il remarque que cette fête chrétienne se déroule le 8 novembre chez les orthodoxes, le 29 septembre chez les autres chrétiens. Soit respectivement les jours des meurtres de Mary Jane Kelly d'une part, et d'Elizabeth Stride et Catherine Eddowes d'autre part.

Constatant que Catherine Eddowes était trop pauvre pour pouvoir s'offrir un tel châle, Russell Edwards déduit -sans certitude néanmoins- que Jack l'Eventreur aurait pu laisser délibérément l'accessoire près d'une de ses victimes le 29 septembre pour livrer un indice sur la date de son futur crime, le 8 novembre donc.

Russell Edwards s'intéresse alors à la personnalité de l'un des six principaux suspects, Aaron Kosminski. Ce juif polonais a fui les pogroms russes dans les années 1880 pour s'installer à Londres avec sa famille. Dans les registres de l'hospice qui l'accueille en 1890, il est décrit comme un coiffeur résidant à Whitechapel.

«Ce qui est certain, c'est qu'il était gravement malade mentalement, probablement un schizophrène paranoïaque souffrant d'hallucinations auditives et décrit comme un misogyne adepte de "l'auto-abus", un euphémisme pour qualifier la masturbation», écrit l'homme d'affaires.

Un responsable du Musée du crime de Scotland Yard, Alan McCormack, a affirmé à Edwards que la police n'avait pas suffisamment de preuves pour confondre Kosminski. Elle l'a gardé sous surveillance pendant 24 heures avant de le confier à un asile psychiatrique pour le reste de sa vie.

A l'aide d'une caméra infrarouge, le complice d'Edwards, Jari Louhelainen, découvre des traces de sperme sur le châle, ainsi que des cellules de rein, appartenant vraisemblablement à Catherine Eddowes. Une descendante de la victime, Karen Miller, accepte de fournir un échantillon de son ADN : il concorde avec l'une des six empreintes trouvées sur l'étoffe.

Une descendante de la soeur de Kosminski est également d'accord pour fournir son ADN à l'enquêteur amateur. Le résultat permet alors de démasquer l'éventreur.





M. John Druitt, avocat, retrouvé noyé dans la Tamise en décembre 1888, suspect favori de MacNaghten, qui entre dans la police juste après les faits.

Montague John Druitt était le suspect numéro un de Leslie MacNaghten dans le cas de Jack l'Éventreur. Il était le fils d'un médecin d'où la possible confusion de MacNaghten qui disait qu'il était médecin, bien qu'il fut, en fait, un avocat diplômé de l'université de Winchester et un enseignant. D'ailleurs, il était un sportif émérite excellant en particulier au Cricket. Personne ne sait pourquoi MacNaghten a fait de Druitt son suspect numéro un (peut-être a-t-il eu connaissance de documents qui n'existent plus ?).

Les antécédents psychiatriques de la famille Druitt étaient liés à la dépression et aux tendances suicidaires et non à la violence et aux tendances homicides. MacNaghten allègue que Druitt était sexuellement aliéné, mais on ne peut pas le démontrer hors de tout doute. Aussi les horaires de trains en partance de Whitechapel viennent le disculper. La journée d'un des meurtres, il devait être à 11:00h en uniforme pour une joute de criquet, ce qui rend plus ou moins possible qu'il ait été Jack l'Éventreur. Il aurait dû passer toute la nuit à Whitechapel pour repartir dès qu'un train puisse partir vers Blackheath, ce qui lui aurait laissé peu de temps de repos avant sa joute sportive.

Montague John Druitt se suicida dans la Tamise peu de temps après son congédiement de l'école où il enseignait à Blackheath, pour faute grave. Il s'est suicidé probablement le 7 décembre 1888. Chose cependant troublante, les meurtres cessèrent après que son corps fut retrouvé dans la Tamise le 31 décembre 1888.



Michael Ostrog, chirurgien russe, escroc notoire, plusieurs fois interné pour démence, suspecté par Scotland Yard, mais introuvable à l'époque de l'enquête.

Michael Ostrog alias Bertrand Ashley, alias comte Sobieski, alias Claude Clayton, alias Max Sobiekski, alias Dr. Grant, alias Ashley Nabokoff, alias Max Grief Gosslar, était un ancien chirurgien de la marine impériale russe. Il fut suspecté d'être Jack l'Éventreur par Leslie MacNaghten. Celui-ci s'appuyait sur l'impressionnant dossier criminel de Michael Ostrog. Cependant, Ostrog avait de bonnes manières, une bonne éducation, était assez intelligent mais n'était pas clairement dangereux ou violent. Il a néanmoins été décrit de manière tendancieuse et calomnieuse. Bien qu'Ostrog fût un criminel, il était plus un voleur et un charlatan qu'un tueur en série. Il fut incarcéré à de nombreuses reprises pour vol. On ne put jamais savoir où il était au moment des faits qui lui furent reprochés, l'absence d'alibi étant un motif de suspicion. Il avait des antécédents psychiatriques et fut interné dans un asile. On perdit sa trace en 1904.

Selon des recherches poussées, Ostrog était introuvable en Angleterre au moment des faits, parce qu'il était en prison en France pour des infractions mineures.


Mary Pearcey, exécutée en 1890 pour avoir égorgé la maîtresse de son mari.

Cette piste d'une éventreuse déjà suivie à l'époque à la suite des déclarations de deux témoins ayant aperçu une femme s'enfuir des lieux du crime de Mary Jane Kelly, a été relancée après la découverte en mai 2006 par le biologiste Ian Findlay, de l'Université Griffith à Brisbane, de traces d'ADN retrouvées sous deux timbres des 15 enveloppes envoyées et attribuées avec certitude à Jack l'éventreur. En effet, ces deux ADN correspondent à celui d'une seule et même femme.

À l'époque, la police avait soupçonné une sage-femme nommée Mary Eleanor Wheeler, dite Mary Pearcey, née en 1866. En octobre 1890, celle-ci fut inculpée du meurtre de la femme et de la petite fille de son amant Franck Hogg. Bien qu'ayant toujours clamé son innocence, elle fut condamnée à mort et pendue le 23 décembre 1890. Elle fut enterrée au cimetière de Newgate où sa tombe est toujours visible.

Il reste au Pr Findlay à obtenir un permis d'exhumer pour comparer les ADN des deux lettres à celui des restes de Mary Pearcey.

John Pizer, un juif polonais travaillant à Whitechapel.

John Pizer alias « Tablier de cuir » (Leather Apron en anglais), fut suspecté des crimes de Whitechapel à cause de ses antécédents de violence contre des prostituées. Comme il était juif, des mouvements antisémites apparurent aussitôt.

Le 10 septembre 1888, la police parvint à arrêter Pizer, mais celui-ci put donner un alibi le disculpant du meurtre d'Annie Chapman survenu deux jours plus tôt : son surnom « Tablier de Cuir » ayant été assimilé par la presse au meurtre de Buck's Row, Pizer était resté depuis plusieurs jours chez lui, où il était plus en sécurité. Son frère put confirmer cet alibi. Par ailleurs, il fut innocenté du premier meurtre, car plusieurs témoins affirmèrent l'avoir vu au sein d'une foule massée devant un grand incendie qui était apparu dans des entrepôts au soir du 31 août.



James Thomas Sadler, un ami de la dernière victime.


2. Les suspects de la presse londonienne contemporaine de l'affaire :

William Henry Bury 




Thomas Neill Cream docteur, né en Écosse, ayant fait ses études à Londres, exerçant au Canada, puis à Chicago (Illinois), était spécialisé dans les avortements. En 1881, il fut reconnu coupable d'avoir empoisonné plusieurs de ses patients. Bien que ces décès n'eussent pas éveillé les soupçons, c'est le docteur lui-même qui en demanda l'examen, semble-t-il pour attirer l'attention sur lui-même. Incarcéré au pénitencier de Joliet, dans l'Illinois, il fut libéré le 31 juillet 1891 pour bonne conduite. S'établissant à Londres, il reprit ses activités morbides ce qui lui valut une seconde arrestation et, pour finir, la pendaison, le 15 novembre 1891. Selon certaines sources, ses dernières paroles furent : « Je suis Jack… ».

Pour cette raison, il fut un temps considéré comme le suspect numéro un. Mais, détenu de 1881 à 1891 en Amérique, il est innocenté de facto des crimes de l'éventreur. Sa dénonciation est sans doute à rapprocher de ses tendances à vouloir attirer l'attention sur sa personne.



Sir Melville Leslie Macnaghten dans son livre Jack l'Éventreur démasqué, Sophie Herfort, une professeur de français langue étrangère de l'Alliance française, entend démontrer que toutes les hypothèses précédentes sont erronées. Elle avance que le coupable serait Melville Macnaghten, en s'appuyant sur ses mémoires, ses dires ainsi que les lettres attribuées au meurtrier de Whitechapel. Selon Sophie Herfort ce policier fut humilié par le patron de Scotland Yard et aurait prévu de se venger. Après le renvoi du préfet Charles Warren, il obtient un poste à Scotland Yard.

Certaines lettres évoqueraient le désir chez Jack l'éventreur d'intégrer la police après avoir subi une terrible éviction. Elle affirme également que Sir Melville Macnaghten fréquentait les prostituées et manifestait un sentiment de haine à leur égard. Dans ses mémoires, il avoue prendre plaisir à leur faire peur. L'homme avait une grande expérience de chasseur. Lors de sa jeunesse en Inde, il traquait de gros prédateurs (fauves, alligators) en particulier le chacal qu'il surnommait « jack » (diminutif de « jackal » en anglais). Cet homme vantera plus tard l'abondance de ses trophées. Elle suppose que ses compétences en tannage lui auraient permis de pratiquer le dépeçage chirurgical des victimes.

Thomas Hayne Cutbush

Frederick Bailey Deeming criminel britannique qui assassina sa femme et ses enfants et cacha les corps sous le plancher de sa maison. Par la suite, il s'enfuit en Australie où il récidiva ses crimes. Ses voisins le suspectèrent. Le cadavre de sa seconde femme fut découvert et il fut capturé en mars 1892 et fut condamné à mort et pendu le 23 mai 1892. Il aurait possiblement avoué avoir tué les deux dernières victimes de l'Éventreur, mais son avocat déclara qu'il n'avait jamais fait ces aveux. Son masque mortuaire a été conservé au Black Museum.



Carl Ferdinand Feigenbaum exécuté en 1896, pour avoir égorgé une femme à New York en 1894. Carl Ferdinand Feigenbaum était un criminel allemand misogyne qui fut exécuté sur la chaise électrique le matin du 27 avril 1896, pour avoir égorgé une femme à New York en 1894. Son avocat pensait fortement qu'il était Jack l'Éventreur, parce qu'il avait souvent déclaré qu'il voulait toutes les égorger et les mutiler. Le fait troublant est qu'il résidait dans Whitechapel au moment des crimes de l'Éventreur. Il serait aussi responsable de divers homicides en Allemagne et aux États-Unis.

Trevor Marriott continue d'affirmer haut et fort qu'il détient la vérité, obtenue au terme de onze années d'investigations. Selon lui, Carl Feigenbaum, un Allemand travaillant dans la marine marchande, serait l'auteur de la série de meurtres. C'est grâce à l'analyse d'archives d'un établissement scolaire et aux technologies utilisées par la police scientifique que cet homme, originaire de Bedfordshire, est parvenu à recomposer un puzzle déformé au fil des années par les légendes urbaines et le cinéma hollywoodien.

Pour ce faire, il a repris l'enquête à zéro et a même forcé, sur ordre de justice, Scotland Yard de lui donner accès aux milliers d'archives. Contrairement à la croyance collective, les cinq victimes de "Jack L'Eventreur" n'auraient pas eu les organes découpés; cette constation écarte ipso facto la piste menant à un suspect ayant des connaissances médicales. Par ailleurs, le temps écoulé entre les meurtres (perpétrés entre le 31 août 1888 et le 9 novembre 1888) favorise la piste du tueur-voyageur. Or, à l'époque, les marins étaient connus pour fréquenter les prostituées du quartier de Whitechapel, où les cadavres des prostituées furent retrouvés. Un endroit où les navires de Feigenbaum étaient souvent amarrés.

Pour appuyer sa thèse, Marriott s'appuie sur un document dans lequel l'avocat de Carl Feigenbaum, William Lawton, a affirmé à des journalistes croire en la culpabilité de son client. Ce dernier lui aurait avoué qu'une maladie l'aurait poussé à tuer et à mutiler des femmes. On ignore si ce fait est avéré, mais, comme le rappelle la BBC, Carl Feigenbaum sera condamné et exécuté en 1894 à New York pour assassinat. "Jack est supposé être coupables de cinq meurtres, mais d'autres crimes similaires ont été commis avant et après ceux qui lui sont attribués; à la fois en Grande-Bretagne, mais aussi en Amérique et en Allemagne", a précisé Marriott, ajoutant supposer que l'image d'un tueur bien habillé n'était qu'un mythe urbain.

Si elle est défendue bec et ongle par son auteur, cette enquête n'est que pure spéculation pour ses détracteurs. Pour The Guardian, il est tombé dans le même piège que d'autres "éventrologues": il manque de preuves tangibles. "Marriott transforme une pure spéculation en faits présumés et réunit des informations qui ne mènent nulle part", se plaint The Guardian. Convaincu de détenir la vérité, le détective à la retraite parcourt actuellement le Royaume-Uni où il expose sa version à qui veut l'entendre

Robert D'Onston Stephenson  alias Roslyn D'Onston était un journaliste qui s'introduisit dans l'enquête à propos de l'Éventreur. Il pensa que le sens du double négatif dans la phrase The Juwes are the men That Will not Be blamed for nothing, était d'origine française. Il fut contesté par un français qui le confronta. Plus tard les soupçons se portèrent sur lui à posteriori. On pensait, comme il était sataniste (et s'intéressait à toute forme d'occultisme) qu'il aurait tué les femmes de Whitechapel pour exécuter un rituel nécessitant cinq meurtres en tant qu'initiation. Ses proches pensaient qu'il était l'assassin.



3. Les suspects d'auteurs ou d'enquêteurs postérieurs à l'affaire :

Le prince Albert Victor, duc de Clarence, petit-fils de la reine Victoria



Joseph Barnett, amant de Mary Kelly. Certains auteurs suggèrent qu'il n'a tué que cette dernière et maquillé son crime pour le faire endosser par Jack l’Éventreur.

Joseph Barnett amoureux de Marie Jane Kelly et selon une théorie qui se répand, il aurait tué Kelly dans un épisode psychotique. Mais selon cette même théorie, il ne serait pas l'Éventreur, mais aurait maquillé son meurtre de manière à le faire passer pour un meurtre de l'Éventreur.



Lewis Carroll, l'auteur d'Alice au pays des merveilles est cité parmi les suspects dans Jack The Ripper: The First Serial Killer de Dan Oliver. Pour la plupart des spécialistes cette hypothèse n'est pas sérieuse.

C’est en 1996 que son nom apparait pour la première fois sur le long listing des éventuels meurtriers de Whitechapel. Richard Wallace dans son livre « Jack the Ripper, light hearted fire » évoque les mystères qui entoure la vie de Lewis Carroll, sa pseudo homosexualité, son refoulement des femmes et son amour pour les enfants. Il persuade le lecteur qu’un de ses livres, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, contient des anagrammes, dans lesquels il avoue être Jack.

Seulement, même si Carroll fut homosexuel, ce qui reste à prouver grandement, cela ne signifie rien du tout. Carroll était un adorateur de la fiction, et il a toujours eu d’excellents contacts avec les femmes et les enfants. Il vivait dans un monde à lui, ce qui ne veut pas dire qu’il avait une attirance déplacée ou des envies de meurtres. De plus, son histoire d’anagrammes est franchement tirée par les cheveux. Il faut remplacer des « i » par des « o », supprimer la dernière lettre de chaque mot, supprimer quelques conjonctions, etc, etc. Autant dire, qu’il fallait vraiment vouloir qu’il soit l’éventreur pour chercher une pareille preuve… !



David Cohen et Nathan Kaminsky, un juif polonais interné à l'asile d'aliénés où il meurt en 1889. Martin Fido, spécialiste de Jack l'Éventreur, soutient dans son ouvrage paru en 1987 que David Cohen et Nathan Kaminsky, autre suspect des crimes, sont une seule et même personne.

Nathan Kaminski était un Juif-Polonais, né en 1865 qui habitait à Whitechapel, au moment des meurtres de l'Éventreur. Il était un fabricant de chaussures qui habitait le 15 Black Lion Yard, autrement dit, au centre de tous les lieux des meurtres en rapport à l'Éventreur. Un médecin en mars 1888, lui diagnostiqua une syphilis qu'il aurait contracté auprès de prostituées. Après six semaines de traitement, il fut déclaré guéri. Après, Kaminski disparut et la spéculation commença.

Martin Fido, pense que Nathan Kaminski est David Cohen, parce que Kaminski et Cohen sont de même ethnicité (Juif), de même provenance (Pologne) et du même âge (23). Il pense aussi que le suspect décrit par Sir Robert Anderson dans ses mémoires était en fait Kaminski. Le fait que le nom Kaminski et Kosminski sont très près l'un de l'autre, à l'écrit et à la prononciation, tendent à démontrer (selon Fido), qu'il aurait pu y avoir une erreur entre le nom Kaminski et Kosminski. D'ailleurs si l'on prête attention aux notes d'Anderson, le suspect fut arrêté en décembre 1888, puis interné presque aussitôt à Colney Hatch, où il décéda peu après. Fido, releva la curieuse coïncidence qu'au moment où Cohen mourut, Kaminski disparut comme par enchantement de la surface de la terre.

David Cohen alias Aaron Davis Cohen était un Juif Polonais résident de Whitechapel au moment des crimes de l'Éventreur. Il est né vraisemblablement en 1865. Il aurait été vraisemblablement tailleur de profession. Il était schizophrène, souffrant possiblement d'héboïdophrénie.

Il fut arrêté par la police le 6 décembre 1888, pour vagabondage. Au moment de son arrestation, il était visiblement incohérent. Interrogé par les autorités, il ne parla pratiquement pas et quand il parlait, ce n'était que pour articuler des mots en yiddish. Au final, il ne dévoila jamais son identité, ni son adresse. Cependant, la police nota sa dernière adresse comme celle d'un refuge temporaire pour juifs pauvres. Des théories ont été établies selon lesquelles il aurait habité dans un appartement d'un bordel de prostituées. Il aurait d'ailleurs été vu rentrant chez lui avec du sang sur ses vêtements. Le 7 décembre, il comparut en cour et le juge l'envoya faire un séjour dans une maison de soins infirmiers. Soudainement, il y devint violent et incontrôlable. Il fut, par la suite, transféré en internement le 21 décembre 1888 à l'asile de Colney Hatch, où il fut décrit, comme quelqu'un de malicieux et de malveillant. Il devint si violent qu'il dut porter la camisole de force.

Il était aussi décrit comme quelqu'un de malpropre, agité, bruyant, agressif et destructeur. Le 28 décembre, il développa des symptômes de la tuberculose. La même journée, il fut classé dans la catégorie des fous dangereux et fut mis en isolement. Malgré la maladie, sa violence continuait de croitre. Puis quelques jours avant sa mort, il fut attaché à son lit. Finalement, il décéda à Colney Hatch le 20 octobre 1889, d'épuisement résultant de la catatonie et de phtisie. Il est le seul suspect dont la santé mentale s'effondra en même temps que les meurtres cessèrent. Un autre fait troublant est que George Lusk, avait vu quelqu'un lui ressemblant grandement et qui fut décrit comme un homme barbu d'allure sinistre, surveiller sa maison peu avant de recevoir le paquet et la lettre From Hell réceptionnés le 16 octobre 1888. Le mystère plane toujours sur son identité réelle et ce qu'il fit pendant les crimes de l'Éventreur, demeurera sûrement toujours un mystère.


Sir William Gull, chirurgien de la reine. La théorie est la suivante : Albert Victor aimait fréquenter les rues de Whitechapel, où il rencontra une jeune femme nommée Annie Crook, qu’il installa dans une garçonnière. Elle tomba enceinte et, selon certaines versions, épousa secrètement le prince lors d’un mariage catholique (les Rois britanniques étant "anglicans").

D’autres versions racontent que l’enfant fut illégitime. Épouser une catholique d’un niveau social très bas était inacceptable pour un futur roi et le vent du scandale parvint jusqu’à sa grand-mère la reine, qui insista pour que le problème soit "résolu". Le Premier Ministre confia cette mission au médecin de la reine, le Dr Gull.



John McCarthy, propriétaire foncier dans Dorset Street, logeur de la dernière victime Mary Kelly, et de plusieurs prostituées de Whitechapel. L'universitaire français Michel Moatti le désigne dans son roman policier Retour à Whitechapel

George Hutchinson qui s'est présenté comme témoin après le meurtre de Jane Kelly, proposé comme suspect par Trevor Marriott dans Jack the Ripper: The 21st Century Investigation publié en 2005. Il est cependant à noter que l' auteur comme ses travaux n'ont jamais été repris par la suite par les spécialistes de la question.

George Hutchinson était un laboureur et fut un témoin important dans le cas de l'assassinat de Marie Jane Kelly. Tellement important qu'il fut lui-même suspecté. En effet, la police trouvait suspecte l'attitude de Hutchinson au moment des faits. Il aurait observé Marie Jane Kelly et son assassin pendant un long moment. Il révéla qu'il avait en fait eu l'intention d'aller la voir quand le client serait parti. Mais le client et Kelly entrèrent au 13 Miller's Court vers 2:45 AM et ne sortirent pas.

Comme il connaissait la victime, on spécula sur son cas et on pensa qu'il témoignât pour faire dévier les éléments de suspicions contre lui vers un individu fictif. Il est très possible que la victime de Miller's Court connaissait son agresseur. Hutchinson fait un suspect crédible étant donné ses antécédents de violence. Mais comme les preuves étaient trop minces, il ne fut pas inculpé.

Robert Mann (Employé de la morgue "Old Montague Street") Né en 1835, Robert Mann fut issu d'une famille pauvre et désunie. Il travailla à la morgue de Old Montague Street, oû furent amenés notamment les cadavres de Mary-Ann Nicolls et d'Annie Chapman. Il était un peu en marge, et à longtemps souffert de railleries au sujet de son physique. Il mourut en 1895 d'une phtisie (sorte de tuberculose pulmonaire)...

C’est un historien gallois, Mei Trow, qui ajoute ce nom à la liste d’une trentaine de suspects déjà connus. C’est grâce aux nouvelles techniques d’investigation mises au point par le FBI que ce suspect, qui avait jusqu’à ce jour échappé aux « ripperologues » du monde entier (comme on appelle les spécialistes de Jack l’Éventreur, d’après son nom anglais, Jack the Ripper) a pu être identifié. Selon le chercheur gallois, si Scotland Yard avait connu à l’époque les techniques de profilage qui permettent de déterminer un portrait-robot psycho-sociologique des criminels, Robert Mann aurait figuré en tête des suspects.

C’est en 1988, à l’occasion du « centenaire » des meurtres que le FBI s’était penché sur l’affaire. Les policiers américains avaient conclu que Jack l’Éventreur venait d’un milieu défavorisé, d’une famille désunie, et avait travaillé dans une boucherie, chez un médecin ou dans une morgue. D’après le « profilage géographique », ils avaient aussi établi qu’il vivait dans le quartier des meurtres. Après deux ans de recherches, l’historien gallois a découvert un des témoins qui correspondait à ce profil : Robert Mann, employé à la morgue de ce qui s’appelait alors Eagle Place, où avaient été transportées les victimes. C’était un enfant de l’assistance publique qui avait été élevé dans un hospice.

Selon ce même historien, il y aurait, en plus des cinq victimes habituellement attribuées à Jack l’Éventreur, deux autres supplémentaires : l'une précédent Annie Chapman, l'autre succédant à Mary Jane Kelly. La dernière victime n'aurait pas été mutilée comme les autres, en dépit des marques trouvées sur son abdomen. D'après Trow, Robert Mann aurait pu avoir des problèmes de santé qui l'auraient empêché de procéder aux mutilations, ce qui si trouve confirmé car, en 1896, Robert Mann mourra de la tuberculose. Cette maladie, qui affecte le système nerveux, aurait pu l'empêcher de mutiler sa dernière victime, ainsi que de continuer à tuer.

D'autres éléments mettent Robert Mann en cause. Premièrement, l'arme du crime, selon certains experts, pourrait être un couteau servant à effectuer les autopsie, ce à quoi Robert Mann avait accès. Deuxièmement, la célèbre lettre envoyé à la police, ainsi que la moitié de rein qui l'accompagnait. Ce rein était bien celui d'un humain, et la maladie dont il était atteint affectait aussi l'une des victimes confirmées de Jack l’Éventreur. Le rein était cependant extrêmement bien conservé, comme s'il était resté dans une solution alcoolisée, comme on en trouve dans les morgues.


James Kelly, identifié comme suspect par Terence Sharkey. Il est interné dans un asile après avoir étranglé sa femme en 1883. Il s'en échappe en 1888.Toutefois aucun spécialiste de la question comme Donald Rumbelow n'a jamais donné suite à cette hypothèse.

James Kelly (née le 20 Avril 1860 au mort le 17 Septembre 1929) a d'abord été identifié comme suspect dans Prisonnier 1167: Le fou qui était Jack l'Eventreur, par Jim Tully, en 1997.

James Kelly a assassiné sa femme en 1883 en la poignarder dans le cou. Considéré comme fou, il a été commis à l'Asile Broadmoor, d'où il s'est évadé en 1888 au début, à l'aide d'une clé lui-même façonné. Après dernier l'assassina de Jack l'éventreur à Londres en Novembre 1888, la police a fouillé Kelly à ce qui avait été sa résidence avant assassiner sa femme, mais ils n'étaient pas en mesure de le localiser. En 1927, près de quarante ans après sa fuite, il s'est rendu aux fonctionnaires de l'asile Broadmoor. Il est mort deux ans plus tard, vraisemblablement de causes naturelles.


James Maybrick, négociant de Liverpool, dont on aurait retrouvé le journal intime en 1991 dans lequel il révèlerait être Jack l'Éventreur.



Alexander Pedachenko, cité dans les mémoires du journaliste William Le Queux, ce dernier le présente comme étant un agent russe de l'Okhrana. Plusieurs auteurs mettent fortement en doute son existence dont notamment Donald Rumbelow.

Dr. Alexandre Pedachenko alias comte Andrei Luiskovo alias Vassily Konovalov. Il serait né à Tver, Russie en 1857 et décéda en 1908. Il aurait travaillé comme médecin à l'hôpital local de Tver, puis il travailla à son compte comme barbier. Ancien membre des services secrets tsaristes (Okhrana), on a dit de lui, dans la gazette de l'Okhrana, qu'il était le plus grand et le plus audacieux des criminels déments russes. Il s'est installé à Glasgow et y pratiqua la médecine avant de venir à Londres, en 1885. Il aurait été envoyé par les services secrets russes pour commettre les meurtres de Whitechapel pour embarrasser la police métropolitaine de Londres. Il aurait eu deux complices se nommant : Levitski et madame Winberg. Le Modus operandi était comme suit : Winberg faisait le guet, Levitski attirait les prostituées et ensuite Pedachenko frappait. Peu après le meurtre du 9 novembre 1888, ils furent rappelés en Russie. Ne pouvant plus s'arrêter de tuer, il commit des meurtres qui avaient quelques éléments de ressemblance avec ceux de l'Éventreur. Il fut interné dans un asile d'aliénés et y décéda en 1908. Ses deux complices furent exilés en Sibérie à Yakutsk. Son existence est, pour l'instant, contestée puisqu'aucune preuve n'en atteste et il est possible que se soit un canular fabriqué de toutes pièces par William Le Queux.





James Kenneth Stephen, ancien mentor du prince Albert Victor désigné par le romancier Michael Harrison. L'hypothèse fut émise en 1972 mais n'a pas eu d'écho depuis chez les spécialistes de l'affaire.

Francis J. Tumblety.

Sir John Williams, obstétricien d'une des filles de la reine Victoria, désigné en 2005 dans le livre Uncle jack, écrit par un de ses descendants. Cette supposition est jugée peu crédible.

Lizzie Williams, femme du précédent désignée par un ancien avocat John Morris dans le livre Jack the Ripper the hand of a woman.Thèse non reprise à ce jour par les spécialistes.

Melville Macnaghten, policier entré à Scotland Yard peu après les faits. Serait le meurtrier d'après la dernière théorie en date soutenue par la française Sophie Herfort.

Walter Sickert, peintre célèbre, désigné par les romancières Jean Overton Fuller et Patricia Cornwell. La théorie concernant la possible implication de Walter Richard Sickert reste sans aucun doute alimentée par l'attirance du peintre vis-à-vis de sujets morbides ou sinistres (femmes nues dans des intérieurs sordides, corps fatigués, amours véniels). Un tableau célèbre de Sickert, représentant un homme à contre-jour dans un intérieur crépusculaire, s'intitule par ailleurs "La chambre de Jack l'Éventreur".



John Fitzgerald, a été arrêté pour les crimes de l'Éventreur en automne 1888. Il aurait fait irruption dans un bar en brandissant un couteau et en prétendant être l'Éventreur. Arrêté par les autoritées de Scotland Yard, il prétendit qu'il était bien Jack l'Éventreur. Après quelques vérifications, Scotland Yard dut le relaxer, car ses aveux étaient faux.

Wentworth Bell Smith George Wentworth Bell Smith était un médecin canadien, qui arriva à Londres en 1888 et qui résidait dans Whitechapel au moment des faits. On l'appelle aussi le Locataire, car il fut soupçonné d'être le fameux locataire mystérieux du 22 Batty Street. Il n'était pas suspecté au moment des faits, mais son comportement anormal et excentrique attira l'attention. Il revêtait des vêtements liturgiques et récitait à haute voix des versets de la Bible. Un témoin affirma l'avoir vu avec des taches de sang sur ses vêtements. Les gens qui louaient l'apartement dans lequel il habitait, déclarèrent qu'il avait l'habitude de changer fréquemment de vêtements et de souliers et ce dans la même journée. Cette théorie est celle d'un illuminé menant une croisade contre le vice.

Fogelma était un marin suédois de passage dans la capitale britannique en automne 1888. Quelques personnes pensaient que le meurtrier était un marin de passage, dont la Reine Victoria elle-même. Le problème avec cette théorie est que, le meurtrier devait avoir une grande connaissance du territoire (Whitechapel) et ne pouvait donc pas être un marin étranger de passage. Le 28 octobre 1923, le journal Evening Standard l'a suspecté. Il termina son existence dans un asile d'aliénés du New Jersey.

Jacob Levy était un boucher juif du quartier d'Aldgate dans l'East End de Londres. Il mourut en 1891 des suites d'une paralysie générale résultant de la syphilis. Le recensement de 1881 nous indique qu'il vivait avec sa femme et deux enfants au 11 Rue Fieldgate, Whitechapel.

Indices laissant penser qu'il est Jack l'Éventreur (d'après les recherches de Pat Brown, profileuse criminelle) :
•Il a probablement attrapé la syphilis auprès de prostituées, ce qui peut expliquer la haine et l'acharnement dont a fait preuve Jack ;
•La syphilis entraîne également dans certains cas des troubles mentaux ;
•Étant boucher, la manipulation des couteaux ne lui pose pas de difficultés, la vue du sang ne le dérange pas et il a des bases d'anatomie ;
•De plus, un morceau de tablier de boucher taché de sang a été retrouvé près d'un corps.

Hyam Hyams était un juif né à Aldgate le 8 février 1855. Il était épileptique et le 29 décembre 1888. Il fut arrêté par la police. Il souffrait à ce moment d'illusions et d'hallucinations causées par un délirium tremens dû à un sévère alcoolisme. Il souffrit de plusieurs attaques d'épilepsie et devint de plus en plus violent. Il fut envoyé à deux reprises à une maison de soins, puis la deuxième fois, il fut transféré à Colney Hatch. Il fut décrit comme simple d'esprit, violent, dangereux, irritable et alcoolique, mais il fut déclaré guéri et put quitter Colney Hatch. 

Pas pour longtemps, puisqu'il fut interné à nouveau. Les délires concernant sa femme, qu'il pensait infidèle, continuèrent. Il aurait tenté de la tuer à l'aide d'un couperet, mais aurait blessé sa mère dans sa tentative. Paranoïaque, il pensa que les préposés de Colney Hatch conspiraient avec sa femme contre lui et il demanda un couteau pour se suicider, mais il préféra attaquer un préposé et lui trancha le cou, mais heureusement pas sérieusement. Il fut dit qu'il pratiquait abusivement la masturbation et qu'il était un maniaque rusé et dangereux et fut à nouveau décrit comme quelqu'un de violent, de menaçant, turbulent et destructeur. Il fut aussi dit qu'il attaqua les autres patients et les préposés. Il décéda d'une crise d'épilepsie, le 22 mars 1913 à Colney Hatch.

James Hardimann était un vendeur de viande pour chats et exerçait d'autres activités liées au commerce de viande. Il résidait au-dessus du 29, Hanbury Street, où a été retrouvé le corps d'Annie Chapman le 8 septembre 1888 au petit matin. James Hardimann est mort de la tuberculose en 1891, à l'âge de 32 ans.

C'est en décembre 2004 que le nom de James Hardimann a été pour la première fois rapproché de celui de « Jack l'Éventreur » par des ripperologues.

Alfred N. Blanchard

Nicholas Vassily

Alois Szemeredy

Michael Kidney

Jacob ou Joseph Isenschmid était un boucher suisse qui avait des problèmes psychiatriques. Il était suspecté d'être l'Éventreur au moment des faits, mais il fut avéré plus tard qu'il était en institution psychiatrique au moment d'un des meurtres de l'Éventreur ce qui, bien sûr, l'innocenta de facto.



Huit suspects ont fait l'objet de livres et d'adaptations cinématographiques : 

le prince Albert Victor, Sir William Gull, John McCarthy, Sir Leslie Melville Macnaghten, James Maybrick, Walter Sickert,Locataire (Wentworth Bell Smith et Francis J. Tumblety.

Cependant, un grand nombre de spécialistes se gardent de désigner un suspect particulier, jugeant que le véritable meurtrier nous est, dans l'état actuel du dossier, probablement inconnu. Aucune des théories qui circulent n'est complètement en accord avec les faits, sans doute parce que le faits relatifs aux différents meurtres n'ont été, à leur époque même, que partiellement établis.

Conclusion

Les officiers ayant enquêté sur les meurtres de l’Éventreur avaient chacun leur avis sur l’identité de l’assassin. Il est donc difficile de se faire une opinion et la tâche est ardue pour les chercheurs qui doivent aujourd’hui trouver de nouvelles preuves plutôt que dénicher celles qui ont été perdues. En effet, d’innombrables preuves ont disparu. Quasiment tous les dossiers la City of London Police ont brûlé durant le Blitz de la Seconde Guerre Mondiale.

Certains auteurs ont affirmé que les dossiers avaient été volontairement détruits afin de garder secrète l’identité du meurtrier... Mais la vérité est plus prosaïque.

Dès le début de l’affaire, des objets, des rapports, des lettres, des dossiers ont été "empruntés" comme souvenirs. Au début du 20ème siècle, lorsqu’il n’y avait plus de place, les secrétaires jetaient les dossiers les plus anciens, sans se soucier de leur contenu !

Lorsqu’Abberline a été interviewé en 1903, le journaliste a réalisé que l’ex-Inspecteur était entouré de dossiers officiels, qu’il avait tout simplement emmenés avec lui lorsqu’il avait pris sa retraite. Il n’a sûrement pas été le seul. Beaucoup de "ripperologues" ont eux-mêmes volé des souvenirs et l’on sait qu’un certain nombre de documents ont disparu entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. C’est pour cette raison que les documents restants ont été copiés sur microfilm.

De nos jours, Jack l’Éventreur serait un tueur en série comme les autres et sans doute pas le plus célèbre. Il n’a tué "que" cinq femmes, des prostituées, dans un quartier immonde fourmillant de criminels. Peu de gens seraient choqués par ces meurtres, alors que les crimes de Bundy, Alègre ou Guy Georges (de belles jeunes femmes), de Gacy ou Dutroux (des enfants et des adolescent(e)s) ont provoqué scandales et opprobres. Les assassinats de prostituées passent très souvent inaperçus et n’inquiètent pas grand monde... excepté leur famille. C’était le cas en 1888, c’est malheureusement toujours le cas à notre époque.

Et pourtant, plus d’un siècle plus tard, des centaines de livres ont été écrits et des dizaines de films ont été tournés sur les crimes de Jack l’Éventreur. Sa célébrité, sa "popularité" n’ont jamais diminué depuis l’époque Victorienne.

Cela est dû à plusieurs raisons. Il n’était pas "le" premier tueur en série de l’histoire, mais il a sûrement été le premier à apparaître dans une grande métropole où la population (même miséreuse) savait lire et où la presse était une force de changement social.

L’Éventreur est apparu à un moment où existaient de grands troubles politiques. Il servit de catalyseur. La presse critiqua ouvertement la police. Les libéraux et les réformateurs, tout comme les partisans de l’indépendance de l’Irlande, utilisèrent ces crimes à des fins politiques, pour désapprouver le gouvernement en place... et la monarchie.

Le "Pall Mall Gazette", un quotidien populaire, était dirigé par William Stead, un radical qui mena une violente campagne contre la Metropolitan Police. Le "Star", autre journal radical, était dirigé par O’Connor, un parlementaire nationaliste irlandais, qui critiquait lui aussi la Metropolitan Police. A l’époque, la monarchie britannique luttait contre les Fenians, des terroristes révolutionnaires irlandais, branche armée des républicains irlandais. Le "Star" accusait la police de trop s’occuper d’actions politiques et de négliger la sécurité intérieure. Des quotidiens libéraux, tels que le "Evening News" et le "Morning Chronicles", se joignirent bientôt aux attaques des journaux radicaux pour critiquer la police et le gouvernement conservateur.

La concurrence entre journaux et les prises de position politique provoquèrent une surenchère, des rumeurs furent créées et des journaux comme le ’Illustrated Police News’ fournirent des informations erronées ou déformées. Le "Times" lui-même fit paraître un article fortement antisémite accusant le tueur d’être un Juif suivant les préceptes du Talmud...

Néanmoins, grâce à la presse, le monde entier apprit également que la splendide capitale de "l’Empire Britannique" comportait un quartier répugnant où les enfants mourraient en bas âge, où les femmes devaient se prostituer pour survivre et où beaucoup d’hommes étaient des chômeurs ou des criminels. Les meurtres de l’Éventreur attirèrent l’attention du public sur cette misère, obligeant les bourgeois propriétaires des bâtiments à démolir les taudis pour reconstruire des logements plus décents.

Chaque jour, les journaux publiaient des articles sur l’Éventreur, expliquant les résultats des enquêtes et des actions de la police, mais propageant aussi les rumeurs. Les sentiments des habitants de l’East End et les éditoriaux attaquant les institutions de la société pouvaient être lus tous les jours par les Londoniens, mais aussi par le reste du monde.

C’est la couverture médiatique qui a fait de ces meurtres un évènement "nouveau", quelque chose que le monde n’avait jamais vu auparavant.

La presse a été en grande partie responsable de la création des mythes entourant l’Eventreur, et a fini par faire d’un "simple" psychopathe un terrible croque-mitaine.

Mais la popularité de "Jack l’Éventreur" est également due à la manière dont il tuait ses victimes, en les mutilant horriblement, et au fait que son identité est toujours restée inconnue. Depuis le dernier meurtre de l’Éventreur, des centaines d’enquêteurs professionnels et amateurs ont tenté de résoudre ce mystère.

De nos jours, l’arrestation d’un tueur en série représente toujours un défi, malgré les techniques "forensiques" modernes et l’évolution de la psychologie. Peu importe la sophistication des méthodes et l’habileté des enquêteurs, certains tueurs en série ne seront jamais appréhendés.

A l’époque Victorienne, la Police Londonienne travaillait "dans le noir", sans aucune connaissance de ce type de meurtres, sans outils modernes disponibles. Les empreintes digitales, la typologie des groupes sanguins et, encore plus l’ADN, n’avaient pas encore été développés pour une utilisation policière. Même les photographies des victimes n’étaient pas très répandues. Il n’exista pas de laboratoire criminel à Scotland Yard avant 1930.

En 1888, la police ignorait l’existence des psychopathes sexuels. On parlait encore de "déments", avec des relents de vampire et de loups-garous.

Le dossier de l’Éventreur fut classé en 1892, l’année où l’Inspecteur Abberline prit sa retraite, sans que l’identité de l’Éventreur ait été établie.

La légende ne faisait que commencer.

Egger Ph.