"Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui" Martin Luther King

La personnalité du tueur





L’Éventreur s’en prenait sûrement aux prostituées, car elles étaient des victimes "faciles" et non pas parce qu’il voulait mener une croisade contre le vice.

Il est plus que probable que l’Éventreur ait agressé d’autres femmes avant ses cinq victimes "officielles". La presse de l’époque avait fait état de plusieurs agressions, par un homme seul et sans mobile apparent, en 1887 et 1888.

Il est tout à fait possible que l’Éventreur soit également l’assassin de Martha Tabram, en août 1888 : elle n’a pas été égorgée mais a été poignardé aux seins, au ventre et au bas-ventre.

Les mutilations au bas ventre, le prélèvement de l’utérus, les coups de couteau à la poitrine : toutes ces violences indiquent un acte violent dirigé vers (contre) les symboles du corps féminin. Le couteau enfoncé dans les chairs peut être considéré comme le substitut du pénis enfoncé dans le corps de la victime.

L’Éventreur étranglait ses victimes. C’est une manière de tuer fort répandue et appréciée chez les meurtriers sexuels à tendances sadiques, car elle leur permet d’être très proches de leurs victimes et a une forte connotation érotique. Certains ne ressentent même pas l’envie de violer leur victime, le fait de les étrangler suffit à leur procurer un plaisir sexuel.

Il semble que l’Éventreur était un tueur "mixte", à la fois "organisé" et "inorganisé" : il prenait soin de se vêtir correctement pour inspirer confiance, approchait ses victimes tranquillement à la manière d’un client potentiel, les emmenait dans un coin sombre... Et d’un seul coup, lorsqu’il passait à l’acte et se jetait sur elle, la sauvagerie prenait le dessus et il était pris d’une frénésie de sang et de mutilations.

La nature et l’importance des mutilations ont augmenté à chaque meurtre, pour aboutir à la boucherie de Miller’s Court.

Il semble impossible que l’Éventreur ait tout simplement cessé de tuer. Il a dû être arrêté pour un autre crime ou a eu un accident ou sa santé mentale s’est détériorée et il a été institutionnalisé.

Contrairement à la croyance populaire, les crimes de Jack l’Eventreur n’étaient pas uniques. Les mutilations terribles étaient caractéristiques d’un "désordre mental" identifié et diagnostiqué par le psychanalyste Richard von Krafft-Ebbing, une dizaine d’années avant qu’aient lieu les meurtres de Whitechapel. L’étude d’Ebbing, "Psychopathia Sexualis", détaille de nombreux cas de meurtres sexuels sadiques qui présentaient une grande similarité avec ceux commis par l’Eventreur :

« On ne peut douter qu’un grand nombre de meurtres sexuels dépend d’une combinaison de désirs excessifs et pervers. La perversion de ces sentiments peut mener à d’autres actes de bestialité avec le corps, par exemple : couper et étendre les intestins ». 

Colin Wilson, expert britannique des tueurs en série, propose une théorie intéressante concernant les motivations de Jack l’Éventreur... et celles d’autres "tueurs sexuels" de l’époque. Selon Wilson, les hommes d’aujourd’hui savent que la majorité des femmes sont généralement "prises" et non disponibles. Mais au 19ème siècle, au Royaume-Uni, le contraire prévalait. De très nombreuses femmes pauvres venaient dans les grandes villes pour tenter d’y trouver un emploi. N’y parvenant pas, elles se voyaient forcées de se prostituer pour survivre et vendaient leur corps pour quelques pièces.

A partir de la fin du 19ème siècle, les mentalités comme les besoins évoluant, on réalisa que les femmes étaient d’excellentes dactylo ou secrétaires, de très bonnes employées de magasin, des ouvrières habiles, des infirmières qualifiées, etc., et on leur offrit plus facilement un emploi. Les femmes devinrent employées, "respectables" et "fréquentables" et donc, bien souvent, indisponibles.

S’ajouta à cela la pensée victorienne puritaine selon laquelle le sexe est interdit, mauvais et prohibé. Les femmes devinrent les objets tabous d’un désir interdit, le mélange parfait pour transformer une libido déjà confuse en perversion mortelle.

Colin Wilson retrace également l’histoire de la littérature pornographique, expliquant que ses thèmes de prédilection ont changé avec le temps. Durant le 18ème siècle, la pornographie décrivait le sexe de manière explicite, mais libre, sans vice. Au 19ème siècle, la littérature pornographique commença à s’inspirer du Marquis de Sade, qui décrivait le sexe comme quelque chose d’interdit, un tabou qui ne pouvait être surmonté que par le voyeurisme, le bondage, le viol...

Dans la pornographie victorienne, la femme vertueuse ne pouvait apprécier le sexe qu’en étant maîtrisée, forcée. De jeunes vierges étaient capturées par des pirates ou des Turcs luxurieux, et elles découvraient le plaisir en étant violées dans des harems. Les enfants étaient présentés comme des créatures sexuelles désireuses de séduire le chef de famille... Les scènes de bondage, de flagellation et de sexe se mélangeaient. Le sexe était presque toujours lié à la douleur et la perte de la virginité, souvent dans l’enfance et de manière sanglante.

Vendue dans des revues populaires bon marché, à l’époque où les journaux étaient les seuls médias et où même les petites gens commençaient à savoir lire, cette littérature eut un énorme impact sur l’imagination de nombreux hommes seuls et frustrés, parmi lesquels, sans doute, Jack l’Éventreur.

Le mot "sadisme" est d’ailleurs un terme foncièrement moderne, inspiré par le Marquis de Sade, qui vécut à la fin du 18ème siècle.

Bien entendu, aucun lien n’a été établi entre les crimes sexuels et la pornographie. Et certains suggèrent même que la pornographie, au contraire, permet de libérer une tension sexuelle plutôt que de commettre un crime.

Il est évident, toutefois, que les personnes possédant une prédisposition aux crimes sexuels, ayant déjà des envies de viols et/ou de meurtres, sont souvent de gros consommateurs de pornographie. Les tueurs en série, notamment. La pornographie ne les pousse pas au meurtre mais, comme le disait Ed Kemper, elle « met de l’huile sur le feu. »

DU POINT DE VUE PSYCHOLOGIQUE

Au XIXe siècle, la science psychologique ne jouait aucun rôle dans le travail de la police, et, puisqu'on ne sait pas qui fut l'assassin, les seuls éléments pouvant éclairer la personnalité de Jack l'Eventreur sont les crimes eux-mêmes. Les techniques modernes d'investigation brossent un portrait du tueur en jeune homme à l'allure discrète.

Jack l'Eventreur était ce que l'on appelle aujourd'hui un tueur en série. Il ne tuait pas par cupidité, pour des raisons financières ou matérielles. Il ne semble pas non plus avoir été un meurtrier sadique éprouvant du plaisir à infliger douleur et souffrance. En fait, Jack l'Eventreur tuait vite.

Son but n'était pas tant de tuer que de mutiler. La manière dont il s'en prenait aux parties génitales et à l'abdomen de ses victimes, et le fait que, à deux reprises, il ait prélevé et emporté l'utérus, suggèrent qu'il tentait de détruire symboliquement les moyens de donner la vie. Il est possible que se soit la vie même qu'il ait ainsi cherché à supprimer ... peut-être la sienne.

Plusieurs études universitaires interdisciplinaires visant à reconstituer la personnalité de Jack l'Eventreur ont été entreprises. La plus remarquable fut The Ripper Project (Projet "Eventreur"). Cette étude débuta en 1981 au Centre International de Médecine Légale Milton Helpern, de l'université du Kansas, à Wichita aux Etats-Unis. L'affaire y fut étudiée sous l'angle de la pathologie, de la psychiatrie, de l'histoire, etc.

Un expert du FBI (John Douglas) travaillant pour le Centre National d'Analyse de la Criminalité dressa même un profil psychologique du meurtrier.

Aux Etats-Unis, la technique des profils psychologiques date des années 1950: elle y a été utilisée avec un certain succès depuis lors. Elle consiste en l'étude systématique d'un crime afin d'y retrouver les éléments indiquant le type d'individu qui, d'après l'expérience qu'en ont les enquêteurs, serait capable de le commettre.
Ce mélange de rigueur, de logique et d'intuition donne parfois des résultats étonnants. Quand la police arrêta George Metesky, le poseur de bombe fou de New York, elle s'aperçut qu'il correspondait exactement au profil établi, jusque dans sa manière de s'habiller et sa situation de famille.


Leçon de profilage: John Douglas (FBI) analyse le cas 


John Douglas est l’un des premiers profileurs du FBI. Ancien sniper, ce négociateur de crise se spécialise au Behavior Science Unit, avant de  créer le Programme de profilage criminel interne au Bureau. Il enrichit son département en parcourant les Etats Unis pour s’entretenir avec des tueurs en série tels que Charles Manson, David Berkowitz, Ted Bundy, John Wayne Gacy, Edmond Kemper.

Dans le film Le Silence des Agneaux (Jonathan Demme, 1991), le personnage de Jack Crawford, formateur de Clarice Starling, est fortement inspiré de John Douglas.

Nous avons retrouvé dans les documents déclassifiés du FBI son analyse du cas Jack Éventreur  Nous en traduisons la substance tout en vous donnant accès au document original en libre consultation. Ce rapport nous livre un bon inventaire rapide des principales données connues sur l’affaire, ainsi qu’une excellente démonstration de méthodologie policière, rédigée par l’un des meilleurs agents du XX siècle.

Sur le cas

L’analyse criminelle suivante a été préparée par l’Agent superviseur John E. Douglas, du FBI National Center for the Analysis of Violent Crime. SSA Douglas a obtenu l’intégralité des informations disponibles sur chaque cas dans le dossier original de procédure. Aucune des techniques modernes d’investigation n’existait à l’époque. Les examens médicaux étaient incomplets, la photographie sur une scène de crime n’était que très peu utilisée, et les rapports de police, peu rigoureux, n’offraient pas les précisions qu’ils donnent aujourd’hui.

Victimologie

Dans chaque homicide, la victime est une prostituée avec une réputation avérée d’alcoolisme. Ces deux ingrédients la placent dans une catégorie à haut risque. Par haut risque il faut comprendre qu’une personne de ce type est susceptible d’être confrontée plus souvent que les autres à un crime violent. Sous une perspective d’investigation, une victime à haut risque rend difficile la recherche de suspects logiques. D’un point de vue scientifique, si des preuves sont identifiées, comme par exemple des fibres ou des cheveux, ou de la semence, les autorités ne pourront pas savoir si ces preuves viennent en réalité du suspect, tant la victime multiplie les contacts avec son entourage.

Il y a cent ans, la prostitution n’était pas aussi organisée qu’aujourd’hui, où des proxénètes contrôlent et protègent leur esclaves. Dans l’Angleterre victorienne, les filles des rues  travaillaient presque toutes individuellement. Une prostituée qui buvait beaucoup avait obligatoirement des ennuis, matérialisés par des des vols, des agressions, ou des viols, Elles ne s’habillaient pas différemment des autres femmes de l’époque. Dans la plupart des cas, elles exerçaient leur office dans un endroit clôt ou des maisons de passe. Les prostituées ciblées par Jack l’Éventreur avaient deux fois l’âge moyen de celles qui exercent aujourd’hui. Elle ne sont pas particulièrement attirantes et il n’y a pas de similarité évidente entre elles. (notons que la dernière victime a 25 ans)

Les victimes de Jack l’Éventreur ont été visées car elles étaient accessibles. Jack n’avait pas à initier le contact. C’était fait pour lui par la prostituée. C’est un fait important à prendre en considération car il a des conséquences sur la personnalité de l’assaillant.

Examen médical

Comme nous l’avons dit plus tôt, les examens médicaux légaux du XIX sont loin d’être aussi précis qu’aujourd’hui, même si dans certaines parties des Etats Unis elles laissent encore à désirer.

Les premières constatations concernant les différents crimes sont les suivantes:

aucune preuve d’assaut sexuel
le sujet tue ses victimes rapidement.
pour opérer, il doit être capable de maintenir son contrôle sur les victimes durant l’attaque initiale rapide.
il enlève des organes internes aux victimes, démontrant ainsi une compétence médicale
on ne retrouve pas de preuve de tortures antérieures à la mort
les mutilations sont post mortem
une strangulation manuelle est possible
le sang des victimes est concentré dans de petits endroits
le suspect emporte les bagues de ses victimes avec lui
la dernière victime a été tuée en intérieur et était celle qui fut le plus mutilée. Le suspect a passé un temps non négligeable avec elle.
l’heure de la mort se situe en général en matinée.

Analyse de la scène de crime

A l’exception du dernier cas, toutes les victimes ont été tuées en extérieur.  Elles furent assassinées rapidement, avant de subir des mutilations post mortem. Tous les homicides furent commis à moins de 400m les uns des autres et ont eu lieu soit un vendredi, un samedi, ou un dimanche juste avant l’aube. Après le premier homicide à la Gare de Whitechapel, le suspect s’est déplacé à travers la ville. Si une ligne est tracée entre les crimes 2,3,4 et 5, une configuration triangulaire se forme. Cette topologie se retrouve dans d’autres crimes en série. Cette configuration triangulaire est considérée comme une zone de confort pour l’Éventreur. Le mouvement a lieu lorsque le sujet pense que l’enquête se rapproche de sa zone de confort principale. La zone principale de confort serait donc la zone de son premier homicide, à la Gare de Whitechapel. Il est de l’opinion de l’auteur de cette analyse que d’autres attaques à Whitechapel n’ont pas été reportées et n’ont pas été considérées par les autorités comme étant reliées à Jack l’Eventreur. Les recherches ont été négligées sur ce point. 

Le point de départ des meurtres est celui ou l’Eventreur se sentait en sécurité. Ensuite il se déploie

Certains criminologues et experts en comportement ont écrit par le passé que les tueurs en série maintiennent leur modus operandi ce qui rend ce dernier similaire à une signature. Cette conclusion est incorrecte. Un sujet change de modus operandi à mesure qu’il gagne de l’expérience. C’est un comportement qu’il apprend. Néanmoins, il est vrai que les désirs personnels et les besoins du sujet sont exprimés dans l’aspect rituel du crime. Ce rituel est quelque chose qu’il doit toujours faire parce qu’il s’agit d’un élément à part entière du fantasme. Avec Jack l’Éventreur, la sélection de cible, l’approche, la méthode de son attaque initiale constituent son modus operandi. Ensuite prend place le rituel. Le rituel deviendra de plus en plus élaboré ensuite comme par exemple dans le dernier cas. Ici, l’Éventreur a pu donner libre court à ses fantasmes. Comme les enquêteurs de l’époque, nous devrions nous attendre à des crimes supplémentaires dans le futur. Mais ce ne fut pas le cas. 

Les prétendus communiqués de l’Éventreur

 From Hell », l’une des lettres attribuées au Ripper
Le courrier était accompagné d’un rein humain


Un autre aspect de ce dossier:  les communications attribuées à l’Éventreur. Il est plutôt rare qu’un tueur en série communique avec la police, les médias, la famille des victimes. Quand ils communiquent, ils fournissent en général des éléments relatifs aux crimes qui ne sont connus que des policiers. Ils précisent parfois les motivations qui les ont conduit à commettre ces crimes, et narguent la police. D’après moi cette série de crimes n’a pas été perpétuée par un quelqu’un qui souhaitait prendre une revanche contre les forces de l’ordre. Le tueur pouvait se douter qu’il serait entendu sur tout le territoire et qu’il disposerait d’une publicité internationale, mais ce n’était pas son intention première.

En résumé, je ne voudrais pas spéculer sur les communications attribuées à l’Eventreur.

Le caractère de l’agresseur

Ces homicides se réfèrent à des lust murders (un lust murder est un meurtre de convoitise destiné à satisfaire une pulsion souvent sexuelle du criminel). Roy Hazlwood et moi avons écrit un article il y a quelques années qui paru dans le FBI Law Enforcement Bulletin. Le mot  ne doit pas être interprété comme ayant un rapport exclusif avec l’amour ou le sexe, exception faite de la pratique de l’Eventreur consistant à retirer les organes génitaux de ses victimes.  Les seins ainsi que le vagin sont les points centraux de ce type d’attaque. Lorsqu’il s’agit d’un homme, les attaquent se concentrent sur le pénis et le scrotum. Une majorité de victimes masculine présentant ce type de mutilation appartiennent au milieu homosexuel. 

Je n’ai jamais eu à étudier une tueuse en série lust que ce soit dans la recherche universitaire ou dans les cas résolus par le NCAV. C’est pour cette raison que je pense que l’Eventreur est un homme. De plus, il est blanc car il s’agissait de la race prédominante sur la zone de crime. L’âge de ce type de criminel est généralement fin de vingtaine.  Le haut degré de psychopathologie exhibé sur ces scènes de crime, l’habileté du sujet à communiquer avec les victimes pour les amener dans un coin reculé,  et la capacité d’éviter de se faire repérer,  sont des éléments qui plaident pour une tranche d’âge entre 28 et 36 ans. Néanmoins, il sera noté que l’âge est une donnée difficile à catégoriser et nous ne pourrions exclure un sujet en raison de cette évaluation.

JACK L’agresseur n’a rien d’extraordinaire dans son apparence. Néanmoins, les vêtements qu’il porte pendant ses assauts ne sont pas ceux qu’il utilise dans sa vie courante. Il veut projeter l’image d’un homme qui a de l’argent, pour séduire ses potentielles victimes. 

Il vient d’une famille dans laquelle il a été élevé par une mère dominatrice et un père passif ou absent. Ici il est possible que sa mère soit alcoolique et rencontre beaucoup d’hommes. Il se peut qu’il n’ait pas reçu de soins suffisamment attentifs et de contacts avec des modèles stables pour s’y identifier. Il devient associable, et sa colère se manifeste dès son adolescence. Il la canalise en allumant des feux et en torturant des animaux. Il se découvre ainsi des sphères de domination, de pouvoir et de contrôle, et apprend comment poursuivre des actes de destruction sans être poursuivi. 

En grandissant, son fantasme se développe et devient plus fort. Il inclue désormais la cruauté, la mutilation et la domination de femme. Il est possible qu’il écrive à ce sujet, en dessinant des femmes mutilées. En terme d’emploi, il occupe  une position il peut travailler seul et donner libre court à ses fantasmes criminels. Boucher, assistant dans une morgue, ou dans un hôpital. Il est employé du lundi au vendredi et libre le vendredi soir, samedi, et dimanche. Il porte toujours sur lui un couteau en cas d’attaque. 

Ce type paranoiaque de personnalité est en partie justifié en raison de la pauvre image qu’il a de lui même. Il pourrait être atteint d’une anormalité physique. Même si cette affliction n’est pas sévère, il la perçoit comme contraignante psychologiquement. Une maigreur excessive, ou un surpoids. Ce pourrait être des problème de diction. 

Nous ne pouvons exclure qu’il soit marié, sans doute à une personne plus âgée que lui. Une union qui ne dura pas. Il n’est pas adepte des rencontres sociales et sa principale activité sexuelle doit se borner à la fréquentation des prostituées. En raison du manque d’hygiène les prostituées et de l’absence de traitements efficaces à l’époque, il est possible qu’il soit infecté, ce qui accroît son antipathie envers les femmes. 

Il est perçu par son entourage de travail comme un individu calme, soigné, obéissant, timide et ordonné. Il bois dans les pub de son quartier, et, quelques verres plus tard, a vaincu suffisamment sa timidité pour devenir amical et engager une conversation. Il vit et travaille à Whitechapel. Le premier homicide doit se situer à grande proximité de son domicile ou de son lieu de travail. Il faut noter que l’Hôpital Central de Londres et seulement à un bloc du premier homicide. 

Les enquêteurs l’ont sans doute interrogé pendant l’enquête et il a probablement été pris par la police plusieurs fois. Mais il n’y a aucun moyen de confirmer cette information. Les enquêteurs et les citoyens avaient une image préconçue de ce que devait être Jack l’Eventreur: un être âgé, laid. Il était certainement plus agréable physiquement que les descriptions faites du tueur. 

Comportement avant et après l’agression

Dans chaque homicide, le sujet se trouve dans un pub avant le crime, buvant de l alcool pour faire baisser ses inhibitions. Il a pu être observé près de Whitechapel durant les premières heures de la soirée. Il ne cherche pas un type de femme en particulier, mais ne tue pas les prostituées par hasard. Il existe certainement un grand nombre de femmes qui ont croisé Jack L’Eventreur et ne doivent leur salut qu’à une configuration défavorable des lieux pour le psychopathe. Le comportement post agression inclue une retraite vers un endroit proche où il peut se laver les mains et changer de vêtements. Jack l’Eventreur chasse ses victimes de nuit. Quand il ne trouve pas une proie satisfaisante, il retourne sur les zones de ses précédents crimes. Il est possible qu’il visite ces lieux pour revivre son fantasme. Jack l’Eventreur ne se serait pas suicidé après son dernier crime attribué. Généralement, quand ce type de crime cesse, c’est parce que leur auteur a été identifié, interpellé par la police, ou sur le point de l’être. Il serait surprenant que l’Eventreur ait cessé de tuer par lui même. Les raisons qui l’ont stoppé sont sans doute indépendantes de sa volonté.

Comportement à adopter pendant l’interrogatoire

Jack l’Eventreur devrait être interrogé durant les premières heures de la matinée. Il se sentirait plus relaxé et moins stressé pour confesser les homicides, et avouer la motivation qui le pousse a tuer des femmes. Il serait inopportun de le secouer ou de se comporter brutalement avec lui. Néanmoins, il peut être déstabilisé  si on lui dit qu’il est confondu par des preuves matérielles, comme du sang. Utiliser les éléments matériels pour le pousser dans ses retranchements. 




Profilage

À partir des indices disponibles, Douglas et Hazelwood ont établi le profil psychologique du meurtrier, selon la technique couramment utilisée de nos jours.

Pour les deux profileurs, Jack était un prédateur nocturne, qui recherchait des proies sans défense pour assouvir ses fantasmes sexuels.

Il est impossible de prévoir à quel moment un tel tueur va frapper, parce qu'il saisit l'occasion lorsqu'elle se présente.

Jack était vraisemblablement un homme blanc, âgé de 25 à 30 ans, d'intelligence moyenne, les deux spécialistes s'accordent à dire que l'éventreur fut plus chanceux qu'il n'était intelligent.

C'était un célibataire, il ne s'était jamais marié et n'avait probablement aucune relation avec les femmes. Il devait avoir de grosses difficultés pour communiquer avec autrui, en particulier avec les femmes.

Vraisemblablement, il habitait tout près de la zone où les meurtres ont lieu, ce genre de criminels tue généralement ses premières victimes à proximité de son domicile.

Les profileurs ont rejeté l'idée que Jack ait pu être un médecin ou un chirurgien, la façon dont il dépeçait ses victimes n'était nullement révélatrice d'un quelconque savoir-faire personnel.

Si Jack exercer une profession, il ne pouvait assumer que des fonctions subalternes, n'exigeant qu'un minimum de relation avec autrui.

Dans son enfance, Jack avait probablement allumé des incendies et torturés des animaux. À l'âge adulte, son comportement anormal avait certainement attiré sur lui à un moment ou à un autre l'attention de la police.

Il devait être issus d'une famille éclatée, et avait dû être élevé par une femme dominatrice, qui lui avait infligé des sévices physiques, voire sexuel.

Jack aurait intériorisé cette violence au lieu de l'exercer lui-même sur des membres de son entourage.

Le profil s'affine

Douglas et Hazelwood ont complété le portrait du criminel en évoquant son caractère et ses habitudes.

Ils ont décrit Jack comme un laissé-pour-compte, un solitaire crasseux et négligé, des caractéristiques typiques de ce genre de criminels : ce sont des nocturnes, qui préfèrent vivre la nuit plutôt qu'à la lumière du jour.

Lorsqu'ils sortent la nuit, il parcourt souvent de grandes distances à pied. Jack haïssait et craignait tout à la fois les femmes.

Elles l'intimidaient, et la rapidité avec laquelle il tuait ses victimes est révélatrice du sentiment d'insuffisances qu'il éprouvait face à elles.

Cette phase du crime ne lui procurait vraisemblablement aucun plaisir particulier : il ne torturait pas ses victimes, ne prolongeait pas leur agonie.

Il les attaquait soudainement, sans avertissement, et leur tranchait promptement la gorge.

Ce sont les actes auxquels il se livrait après la mort qui lui procurait du plaisir. En déplaçant ou en retirant les organes sexuels et les viscères de ses victimes, Jack les castrait, les "désexuait", leur ôtaient cette féminité qu'il redoutait tant.

Il était probablement intégré à la société, et aimait être seul, sans doute parce qu'il avait une piètre image de lui-même en raison d'un défaut physique réel ou imaginaire. Il devait passer aux yeux des autres pour quelqu'un de timide, soigné, discipliné en apparence, et solitaire. Personnage timoré la plupart du temps, il est tout à fait possible qu'il n'ait pas été considéré comme un suspect possible. Cependant, son air réservé dissimulait une grande agressivité. Il devait être particulièrement dangereux lorsqu'il venait de vivre une situation où il s'était senti rabaissé.

Socialement inadapté et incapable d'aborder une femme, il devait laisser à sa victime le soin de faire les premiers pas. Voilà pourquoi elles étaient toutes des prostituées; mais il est peu probable que l'assassin ait considéré qu'il menait une croisade contre le vice.

Il devait s'habiller avec ses plus beaux vêtements, pour donner l'impression d'avoir de l'argent, ce qui rendait plus probable encore le fait que ses victimes l'aient perçu comme un client éventuel.

Il vivait certainement à proximité de l'endroit où les meurtres ont été commis, sans doute très près de la scène du premier meurtre, dans Buck's Row. Il est possible qu'il ait déjà agressé des femmes avant le premier meurtre, et que ces agressions n'aient pas été signalées, ou que la police ne les lui ait pas attribuées par la suite.

Il est peu probable qu'il ait écrit les lettres signées Jack l'Eventreur, car il n'aurait certainement pas cherché à attirer l'attention sur lui de cette manière.

Certains observateurs ont cru déceler une férocité croissante dans les mutilations. Pour eux, cette progression indiquerait une accumulation de tension aboutissant à une déflagration mentale dont le point culminant aurait pu être le suicide de l'assassin. Mais le FBI ne pense pas que Jack l'Eventreur se soit suicidé.

Il voulait mutiler ses victimes, et la progression dans les mutilations est due en partie au fait qu'il devenait plus confiant, en partie au hasard. Ainsi, le meurtre en chambre de Kelly lui laissa-t-il suffisamment de temps pour son dépeçage macabre.

Jack l'Eventreur a probablement cessé de tuer soit parce qu'il a été interrogé par la police, soit après avoir failli être reconnu, soit parce qu'il a été arrêté pour un autre délit.

S'il a été empêché de tuer, il est possible que sa santé mentale se soit encore aggravée, et que ce qui passait auparavant pour un comportement bizarre soit devenu manifestement de la folie. Il aurait alors pu être interné dans un asile.

En bref, Jack l'Eventreur était un jeune habitant de Whitechapel, peu différent des autres, quoi que plus solitaire. Les meurtres étaient un exutoire à son agressivité, qu'il n'avait aucun autre moyen d'exprimer.

Détails sur Jack l’Éventreur et ses victimes

Jack aimait à déposer les entrailles de ses victimes sur leur épaule (droite)

Il avait un "petit" souci relationnel avec les organes génitaux de la femme
En effet, quand certains se contentent de trancher une gorge et de se faire la malle, Jack lui prenait le temps de découper le ventre de ses victimes pour en retirer l'utérus (qu'il laissait ensuite quelques mètres plus loin).

Il a mangé le rein d'au moins une de ses victimes
En tout cas c'est ce qu'il racontait dans la lettre jointe au rein qu'il avait envoyé au chef des comités de vigilance de Whitechapel, George Lusk. "Monsieur, je vous envoie une moitié du rein que j'ai pris à une femme et que j'ai gardée pour vous. L'autre, je l'ai frite et mangée c'était très bon. Je pourrais vous envoyer le couteau ensanglanté qui l'a pris si seulement vous attendez encore un peu."

Le corps d'Elizabeth Stride était encore chaud quand on l'a découvert
 Retrouvée dans une cour d'immeuble, la 3ème victime de Jack l’Éventreur aurait peut-être pu être sauvée à quelques minutes près. D'après les premiers policiers arrivés sur les lieux, elle n'avait pas encore fini de se vider de son sang quand ils ont débarqué. Un poil pressé, l'assassin l'avait simplement égorgée et n'avait d'ailleurs même pas eu le temps de l'éventrer.

Mary Jane Kelly est celle qui a pris le plus cher...
Contrairement aux autres victimes de Jack l’Éventreur, Mary Jane Kelly n'a pas été assassinée dans la rue, mais chez elle. Par conséquent, le bonhomme a eu le temps de faire exactement tout ce qu'il voulait. Outre le fait qu'il l'a égorgée, éventrée et défigurée à coups de couteau, il s'est donc amusé à lui couper les seins puis à les éparpiller avec les entrailles un peu partout dans la pièce.

...et qui plus est on n'a jamais retrouvé son cœur
Ce qui laisse à penser que Jackie Jack s'est gardé un souvenir de ce tête-à-tête avec Mary Jane Kelly.

Catherine Eddowes a été retrouvée avec le visage entaillé d'un large V
En plus d'une éviscération, du nez et de l'oreille droite découpés et du prélèvement d'utérus. La théorie des spécialistes, c'est que Jack s'est défoulé sur cette victime car il n'avait pas eu le temps de "finir" Elizabeth Stride.

Selon certains, Jack aurait été gaucher

Egger Ph.