"Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui" Martin Luther King

Insaisissable ?




Une grande question se pose, près de 120 ans après les fait. Comment se fait-il que Jack l'Eventreur n'ait jamais été arrêté ? Comment ce meurtrier a-t-il pu sévir sans jamais se faire appréhender ?

Plusieurs facteurs sont responsables de cette impunité :

1. Les lieux

Whitechapel est un dédale de petites rues et de petites cours mal éclairées. Il est donc relativement facile au tueur de pouvoir apparaître et disparaître incognito. Ce quartier est régulièrement en proie à des vols, attaques, règlements de comptes et autres crimes, c´est un repaire de voyous, de prostituées et de pauvres types. Les habitants ne sont plus surpris et ne se pressent pas aux fenêtres à chaque hurlement. De plus, comme dans chaque quartier de ce genre, il vaut mieux ne rien voir et rien entendre pour sa propre sécurité.

2. La police

A cette époque, la police scientifique que l'on connait actuellement, n'existait pas. Les fichiers d'empreintes, l'ADN et la balistique étaient encore inconnus. Les analyses médicales et post-mortem n'en étaient qu'à leur balbutiement, quand aux fichiers, ils n'étaient pas bien épais, et pas forcément mis à jour dans des délais très rapides. En fait, les criminels étaient souvent confondus, suite à des dénonciations, aux aveux ou lors de flagrant-délits. Enfin, l'effectif de police au début de l'affaire était beaucoup trop faible pour pouvoir surveiller tout le quartier de Whitechapel. Et pourtant, la police a fait des efforts considérables pour appréhender le tueur. Des milliers d’interrogatoires, des patrouilles incessantes. Des hommes étaient envoyés en civil dans le quartier, quelques fois déguisés en clochards ou même en prostituées. Un recensement de toutes les personnes sachant manier un couteau, ainsi que tous les désaxés et autres criminels. Un véritable travail de fourmis, qui n'a malheureusement pas payé.

3. La presse

La presse de l'époque était en plein essor. De nombreuses fausses pistes ont été diffusées, si bien qu'elle a mis passablement la police dans l'embarras, au lieu de l'aider. Tout était bon pour faire la première page et les journaux n'hésitaient pas à écrire n'importe quoi. Si bien que le contact entre la police et la presse était plus que tendu. Il est d'ailleurs fort probable que cette mauvaise entente soit à l'origine de l'hésitation des forces de l'ordre d'offrir des récompenses à qui pouvait donner des renseignements sur les lettres publiées ou sur des personnes suspectes.

4. La rapidité et la dextérité du tueur

Jack était méticuleux, rapide et connaissait certainement très bien le quartier. C'était un atout non négligeable. Il profitait de la faible luminosité pour frapper sans être aperçu, et connaissait suffisamment bien l'anatomie humaine pour entreprendre ses mutilations chirurgicales. Son habileté lui permettait de pouvoir exécuter ses macabres actes en un temps record.

5. Les problèmes internes au sein de la police

Même si les forces de police ont mené des enquêtes scrupuleuses, il ne faut pas oublié que deux polices distinctes étaient engagées sur le terrain, à savoir : La Metropolitan Police (Scotland Yard) et la Police de district de la City. Il fut donc inévitable, que certaines informations n'aient pas circulées en temps voulu entre les deux factions et qu'il y ait eu divergences d'opinion entre les responsables en charge de l'affaire. Ce qui peut expliquer certaines informations erronées sur des suspects.

6. Les pressions politiques et gouvernementales

La politique de l'époque commençait gentiment sa mutation et de nombreux partis et groupuscules réclamaient un changement dans la politique gouvernementale, notamment en ce qui concerne le peuple, la sécurité et le pouvoir tout puissant de la monarchie. Les crimes de l'éventreur ont donné un coup de fouet supplémentaire à tous ces partis, qui ont pris la balle au bond pour mettre à jour aux yeux du monde et du peuple britannique les carences du système en place. Le gouvernement, quand à lui, demandait des résultats rapides et intervenait régulièrement, ce qui n'a certainement pas arrangé le travail de la police.

Sans oublier, bien entendu, que l'on se trouvait en présence d'un des premiers serial-killer de l'histoire. Difficile, donc, de savoir comment réagir face à ce genre de fléau. Le profilage, il va sans dire, n'existait pas.

Tous ces facteurs ont bien facilité le travail du meurtrier, et c'est probablement ce qui explique qu'il n'ait jamais été arrêté.

Nous pouvons également présumer, qu'après le dernier meurtre, le tueur ait complètement perdu les notions basiques de l'existence, car une telle barbarie ne peut être que l'oeuvre d'une personne qui a sombré dans la folie pure. Soit le tueur a mis fin à ses jours sans avoir fait part de ses méfaits, soit il fut enfermé dans un asile, sans que la police ait pu faire le rapprochement. Dans le deuxième cas, il y a de forte chance pour que celui-ci n'ait même pas été capable de se souvenir de ses crimes.

Egger Ph.