"Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui" Martin Luther King

Modus Operandi




Jack l’Éventreur était un tueur "classique" en cela qu’il s’attaquait aux victimes "traditionnelles" des tueurs en série : les prostituées.

Il lui était simple de trouver des victimes, des femmes pauvres obligées de se prostituer et prêtes à suivre un client s’il n’avait pas "une trop mauvaise tête".

Les meurtres ont eu lieu la nuit, sauf celui d’Annie Chapman (au lever du jour) et, à l’exception de celui de Mary Kelly, se sont déroulés dans les rues de l’East End.

D’après les témoignages, les victimes de l’Éventreur étaient saoules au moment où il les agressait, ce qui pourrait expliquer qu’il parvenait à les prendre par surprise et qu’elles ne criaient pas.

L’assassin et sa victime étaient face à face dans la rue, car les prostituées de l’East End accomplissaient leur "travail" directement dans la rue, debout, un peu à l’écart.

L’Éventreur se jetait alors sur elle et l’étranglait jusqu’à l’inconscience ou la mort. Les autopsies ont toujours montré des indications claires que les victimes avaient été étranglées, puis égorgées. Certains auteurs ont pensé que l’Éventreur égorgeait ses victimes de derrière, par surprise ou non, et qu’ainsi il évitait d’être aspergé de sang.

L’Éventreur allongeait ensuite sa victime sur le sol. Il semble qu’il ne les laissait pas tomber et ne les projetait pas à terre, car aucune des victimes n’a eu d’hématome derrière la tête.

Des taches et des éclaboussures montrent que le sang formait une flaque sous le cou et la tête de la victime, plutôt que devant, où le sang aurait jailli si elle avait été égorgée debout.

Toutes les victimes ont été tuées sur place et aucune n’a été déplacée, et surtout pas dans un fiacre. Les rues de Whitechapel étaient pour la plupart trop étroites pour y faire passer un fiacre.

Pour l’une des victimes, du sang a été découvert sur une barrière, à une trentaine de centimètres du sol, à l’opposé de la blessure du cou. Cela pourrait montrer que le sang avait giclé du cou alors que la victime était sur le ventre. Cette méthode aurait évité au tueur d’être éclaboussé de sang. De toute façon, si la victime était déjà morte lorsque l’Éventreur l’égorgeait, le sang n’aurait quasiment pas jailli, car le cœur, arrêté, ne "pressurisait" plus le sang.

L’Éventreur opérait ensuite ses mutilations. Plusieurs fois, les jambes ont été pliées pour offrir un meilleur accès vers le ventre de la victime. Il ne semble pas que les victimes aient jamais été violées et l’Éventreur ne s’est pas masturbé sur elles.

Il prélevait généralement une partie des viscères de sa victime, un "trophée", une pratique courante chez les tueurs en série.

Ses victimes vivaient toutes dans le même quartier, Whitechapel, que le tueur semblait connaître comme sa poche. Après le meurtre de Catharine Eddowes, dans Mitre Square, l’alerte fut donnée rapidement par la police, mais le meurtrier parvint à s’enfuir dans un labyrinthe de ruelles, de cours et d’impasses, qui plus est dans l’obscurité.

Les avis des médecins et chirurgiens qui ont examiné les corps des victimes sont contradictoires en ce qui concerne le degré de connaissance anatomique et / ou chirurgicale de l’Éventreur. Certains pensaient qu’il était un expert, d’autres qu’il savait juste manier un couteau avec habileté, et d’autres enfin qu’il mutilait sans discernement.

Le Docteur Bagster Phillips a soutenu que l’Éventreur était un expert en anatomie. Le Docteur Thomas Bond a affirmé que l’Éventreur n’avait aucune connaissance particulière.

Il est difficile, de nos jours, de savoir qui des deux médecins avaient raison. Les photographies des victimes font plus penser à des mutilations sauvages qu’à des prélèvements habiles. Toutefois, il est possible, par exemple, que l’Éventreur ait fait preuve de doigté pour extraire un utérus puis ait brutalement poignardé sa victime.

La question reste posée.

Le mode opératoire de Jack l’éventreur a longtemps été une source de polémiques. De nombreuses choses erronées ont été publiées sur son approche des victimes. Contrairement à ce qui a souvent été présumé, Jack ne tuait pas ses victimes par égorgement, à l'exception de Marie-Jane Kelly. En fait, si l'on se réfère aux rapports d'autopsie et de police, ils démontrent qu'elles n'avaient pas les habits dégoulinant de sang, bien au contraire. Ce qui n'aurait pas pu être possible si elles avaient été vivantes au moment de l'égorgement. De plus dans deux cas, les médecins légistes ont pu constater des marques cylindriques au dessous de chaque côté de la mâchoire, et qui, d'après ceux-ci, s'apparentent étrangement à des pressions faites par les doigts. Ce qui nous amène à penser que Jack étranglait ses victimes jusqu'à ce que mort s'en suive.

Il est fort probable qu'elles furent étranglées au moment où elles levaient leurs jupes ou leurs robes pour attirer les faveurs du client. Les mains étant occupées, Jack pouvait s'attaquer à ses victimes soudainement sans qu'elles puissent réagir. Il est tout aussi possible que le tueur ait pu les surprendre par derrière et les étrangler, cependant comment expliquer alors les marques sur le cou.

Il est établi qu'à partir du moment où elles avaient expiré, Jack ne les a pas laissé tomber comme de vulgaires sacs de patates, puis qu'aucunes ecchymoses ou fractures n'avaient été relevées sur les crânes des victimes.

Au sol, le tueur tournait légèrement le tête de la défunte et entreprenait l'égorgement, afin que le sang s'écoule sur le sol et évite de trop souiller les vêtements de la victime et les siens. Il est clair que dans ce cas de figure, le meurtrier évitait des giclées de sang lorsqu'il sectionnait la carotide. Les médecins présument que le tueur était probablement gaucher, ce qui n'est pas totalement établi. Tout dépend de la position du tueur face à sa victime. Mais si on se réfère à la découverte du corps de Marie-Jane Kelly dans son lit, on peut le supposer. Le tueur aurait pu difficilement se situer à gauche du corps, à cause du mur, à moins d'avoir été à cheval sur la victime, ce qui est peu probable. Une fois le sang écoulé suite à l’égorgement, le meurtrier entreprenait sa macabre entreprise de mutilation.

Certaines hypothèses parlent également de masturbations et de pénétrations, ce qui est totalement faux. Aucune trace de sperme n'a été trouvée sur les victimes. De plus les crimes se sont passés dans un laps de temps beaucoup trop court pour que le tueur se permette ce genre de choses. Il est établi que Jack n'aurait pas passé plus de 20 minutes avec ses victimes, sauf avec Marie-Jane, où il est probable qu'il soit resté près de deux heures avec la défunte.

Il est pratiquement certain que le tueur ait utilisé un couteau et un scalpel. Le couteau pour l'égorgement et l'éventrement, le scalpel pour les prélèvements, l’éviscération et les mutilations. Il est peu probable qu'il se soit baladé avec cette fameuse sacoche tant décrite, puisque tous les témoignages recueillis ne parlent en aucun cas d'un homme avec une sacoche, ni de chapeau haut de forme, et encore moins de cape....!!! Tout ceci n'est que pure fiction !

Egger Ph.