"Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui" Martin Luther King

Les indices


L'inscription de Goulston Street

Après le double crime du 30 septembre, la police inspecta les lieux à la recherche d'indices ou de témoins. Vers 3 heures du matin, un inspecteur nommé Alfred Long découvrit un morceau de tablier taché de sang dans Goulston Street, à environ dix minutes à pied du lieu où Catherine Eddowes avait été assassinée. Cherchant d'autres indices, Long découvrit alors une inscription sur un mur près du morceau de tablier. Le texte en était : « The Juwes are the men That Will not be Blamed for nothing » (« Les juifs ne seront pas accusés pour rien » le mot "juifs" étant mal orthographié). On supposa que l'inscription était récente, car dans le cas contraire, une des nombreuses personnes vivant dans les appartements voisins l'aurait effacée. Afin de ne pas éveiller de mouvements antisémites, l’inscription fut immédiatement notée puis effacée.

Les « ripperologues », en particulier Stephen Knight, ont cependant relevé une curieuse corrélation entre la mauvaise orthographe du mot Juwes au lieu de Jews (juifs) et le nom de Jubelo, Jubela et Jubelum, (assassins de la légende d'Hiram). Knight en déduit que Jack l’éventreur était franc-maçon, ou en tout cas proche d'eux.

L'inscription trouvée sur le mur de Goulston Street (reproduction). 
On notera l'emploi du terme Juwes.


Les lettres

Plusieurs lettres sont parvenues au service de police durant tout le temps de l'enquête sur Jack. Certaines, peut être écrites par le meurtrier lui-même (Toujours pas de preuve à ce jour) et d'autres qui ont été écrites par des gens se faisant passer pour Jack l'Éventreur. Aucune des lettres n'a le même style d'écriture ce qui laissa perplexe les enquêteurs.

La lettre Dear Boss



« Cher Patron,
J’entends toujours dire que la police m’a attrapé, mais ils ne m’auront pas de sitôt. J’ai bien ri quand ils ont fait leurs intéressants en déclarant être sur la bonne piste. Cette histoire de Tablier de Cuir n’est qu’une vaste blague. J’en ai après les putes et je n’arrêterai pas de les éventrer jusqu’à ce qu’on me boucle. Du beau travail, mon dernier boulot. Je n’ai même pas laissé à la fille le temps de couiner. Comment pourraient-ils m’attraper maintenant ?
J’adore mon travail et je veux recommencer. Vous entendrez bientôt parler de moi et de mes amusants petits jeux. J’ai gardé un peu du liquide rouge dans une bouteille de bière lors de mon dernier boulot afin de pouvoir écrire avec, mais c’est devenu épais comme de la colle et je ne peux pas l’utiliser. L’encre rouge fera l’affaire, je pense. Ha ha. Au prochain travail, je trancherai les oreilles de la dame et les enverrai aux officiers de police, histoire de m’amuser un peu. Gardez cette lettre sous le coude jusqu’à ce que je travaille un peu plus, après sortez-la. Mon couteau est si beau et si bien aiguisé que j’ai envie de l’utiliser tout de suite si l’occasion se présente.
Bonne chance. Cordialement,
Jack l’Éventreur
Ne m’en voulez pas d’utiliser un surnom.

 [Puis, écrit en vertical :]
PS : Je n’ai pas réussi à poster ça avant de m’être débarrassé de toute l’encre rouge sur les mains. Vraiment pas de chance. Ils disent que je suis un docteur maintenant. ha ha. »



La lettre s’adresse à un destinataire inconnu, désigné sous le terme de « patron » (« Boss ») qui fera penser à certains que la lettre s’adresse à Sir Charles Warren, préfet de la police (un compte à régler avec lui ??).

Mais elle pourrait tout aussi bien s’adresser au directeur de la « Central News Agency »… Personne ne le sait avec une certitude absolue.

Comme je le mentionnais plus haut, elle était écrite avec une encre rouge.

La lettre comportait aussi de très nombreuses fautes d’orthographe.

Volonté de se faire passer pour un illettré de manière délibérée ou écrite vraiment par un qui n’avait pas été à l’école très longtemps ?

Un post-scriptum avait été rajouté et écrit verticalement, comme vous pouvez le voir sur la photo publiée en haut.

L’éditeur considéra que la lettre était une fausse et ne la transmit pas de suite à la police (il le fera plusieurs jours après).

Cette lettre ne fut pas authentifiée comme étant de la main du tueur ; il est tout à fait possible qu’il s’agisse d’un canular ou une tentative d’accentuer le retentissement de l’affaire.

Les journalistes, surtout ceux de l’époque, n’en était pas à une près pour vendre leurs feuilles de choux et le sujet était diablement vendeur (ce sujet sera développé un peu plus tard, dans un autre article).

Certains disent que le lettre serait l’œuvre d’un journaliste du « Star », nommé Bert, qui souhaitait rendre ses articles plus « croustillants » en donnant un nom au tueur. Le tout est donc à prendre avec des pincettes.

Le pseudonyme « Jack the Ripper » est resté collé au tueur car Scotland Yard reproduisit plus tard cette lettre dans les journaux, espérant que quelqu’un reconnaîtrait l’écriture et permettrait ainsi d’identifier l’assassin.

La lettre intitulée « Dear Boss » fait donc partie du corpus de 350 envois postaux attribués à tort ou à raison à Jack.

Vu la diversité des écritures et des styles, on peut sans aucun doute les classer toutes au rayon des canulars.

Seule une poignée de ces correspondances sont jugées « authentique ».



La lettre Saucy Jack



« Je n’étais pas lubrique cher vieux patron lorsque je vous ai donné ce tuyau. Vous entendrez parler du travail effronté de Jacky demain double événement cette fois numéro un a crié un peu n’ai pas pu terminer tout de suite. N’ai pas eu le temps de prendre les oreilles pour la police merci d’avoir gardé la dernière lettre jusqu’à ce que je recommence à travailler.
Jack l’Éventreur ».

La lettre surnommé la Saucy Jack fut postée le 1er octobre 1888, un jour après le double meurtre et attribuée à Jack l'Éventreur.

Était-elle aussi adressée indirectement au préfet Sir Charles Warren et la prévenait-elle des prochains meurtres ?

Dans un reportage, on parle aussi d’une lettre du 10 octobre dans laquelle l’assassin dit que son motif est la haine et le dépit contre les autorités du Yard « depuis que j’ai été renvoyé du Yard ».

Jack aurait-il pu être un flic ?? Viré ou mis à l’écart par Charles Warren ?? La cible était-elle Warren et pas les prostituées ? Meurtres pour jeter l’opprobre sur le préfet Warren ? C’est ce que pensera l’auteure Herfort Sophie. Mais tout ceci n’est que théories !



La lettre From Hell

La lettre From Hell (Depuis l'enfer)


La lettre intitulée From Hell est la seule censée être de Jack l'Éventreur. Elle dit

« Monsieur, je vous envoie une moitié du rein que j'ai pris à une femme que j'ai gardée pour vous l'autre, je l'ai frite et mangée c'était très bon. Je pourrais vous envoyer le couteau ensanglanté qui l'a pris si seulement vous attendez encore un peu. Signé Attrapez-moi quand vous pouvez monsieur Lusk. »

Accompagnée d'une moitié de rein humain, elle fut délivrée à George Lusk, président d'un important comité de vigilance civile de Whitechapel. Donald Rumbelow, ancien enquêteur et expert éventrologue, pense dur comme fer que la lettre est bien du tueur de Whitechapel.

Pourquoi certains le croient ?? Parce que le Dr Brown, lors de l’autopsie de Catherine Eddowes (tuée le 30/09), indiqua que son rein encore présent était « pâle, exsangue, avec une légère congestion à la base des pyramides« , ce qui décrit les symptômes de la maladie de Bright.

Catherine Eddows en souffrait vraisemblablement.

Il est donc possible que cette lettre appelée « From Hell » ait véritablement été écrite par l’Éventreur et que le rein ait appartenu à Kate Eddows, mais on ne peut absolument pas le prouver de nos jours.


Egger Ph.